Michel Martin, le politique du panier garni
POLITIQUE. Michel Martin, le maire-adjoint orléanais en charge des finances, n’est pas un politicien classique. Il a une conception plus fine de l’action publique, ce qui le place au-dessus du panier. Là où l’on peut observer l'ensemble des mouvements pour en tirer le meilleur profit. Dans l’intérêt général, va sans dire. Un exemple? Celui du basket, vitrine de la cité Jeanne d’Arc. Un produit d’appel précieux au point d’y engloutir des centaines de milliers d’euros chaque année. Pour ne pas dilapider cette manne sans s'assurer un minimum de reconnaissance, Michel Martin multiplie les précautions. (Lire la suite...)
Or, cette délégation régionale Caisse d’Épargne Loire Centre, dont l’activité de sponsoring a le mérite de ne pas passer inaperçue, finance généreusement de magnifiques encarts dans la presse quotidienne régionale dès que cette dernière produit des doubles pages consacrées au Basket. Presse quotidienne qui a pour précieux partenaire la société régionale d’expertise comptable Orcom fondée et dirigée par... Michel Martin.
Michel Martin pourrait se contenter de ce statut de lien durable entre les finances de l’Agglo d’Orléans, celles de la ville, Orléans Loiret Basket, la presse quotidienne régionale, la société Orcom et la Caisse d’Épargne Loire Centre. Mais voici qu’un nouveau bloc de 110 millions d’euros vient ajouter un étage à cette fusée qui frise déjà la surcharge. Il s’agit de l’Arena, un projet démesuré de salle polyvalente naturellement dédiée au principal club sportif local: Orléans Loiret Basket.
Parmi les quatre projets en lice, celui le mieux placé pour décrocher la délégation de type public-privé actée par la ville d’Orléans, met en scène... la Caisse d’Épargne Loire Centre. Une candidature qui va compliquer l’impartialité de l’adjoint aux finances, d’autant que ce dernier a déjà montré quelques signes de faiblesse à l’occasion d’une autre passation de marché public. C’était en 2003, et il s’agissait de statuer sur l’attribution du marché des cantines scolaires de la ville. Contre toute attente, alors que la commission idoine s’était prononcée à l’unanimité en faveur de l’entreprise Scolarest, l’édile appuyé par le maire, avait fait passer en force le mastodonte Sogeres. Cette délibération de 2003 avait été annulée par le tribunal administratif d’Orléans en 2006. Une annulation confirmée par la cour d'appel de Nantes en 2008.
Mais pourquoi avoir soutenu la Sogeres au point de risquer le désaveu devant une cour d’appel? Peut être parce qu’il s’agissait, une nouvelle fois, d’un important sponsor du basket orléanais...
Contacté par Libération, Michel Martin n’a pas souhaité donner suite.
Mourad Guichard



Ne les écoutez pas, Monsieur Martin !
Votre splendide réussite fait de vils envieux et de mesquins jaloux.
Chacun sait que la cantine et l'eau du robinet sont bien meilleures lorsqu'elles sont dans les blanches mains... et les grandes poches du privé !
Et surtout, ne vous inquiétez pas d'avoir été pris les doigts dans le pot de confiture à l'Euro : il suffit de vous passez la main sur le front et personne ne verra rien (et surtout pas la Rep)!
Rédigé par : L'affreux Jojo | 26/04/2011 à 17:41
Excellent !
Rédigé par : AD | 24/04/2011 à 01:24
Le conflit d'intérêt n'est pas pénalement réprimé mais la prise illégale d'intérêt l'est. Or le dispositif décrit dans l'article de Mourad qui souligne des interférences entre un mandat électif qui plus est avec la charge des finances, la présidence du conseil de surveillance d'une SEM fortement subventionnée par la commune et le département, et la direction d'une société d'expertise comptable, justifierait, à tout le moins que l'institution judiciaire et la chambre régionale des comptes s'intéressent au sujet.
Rédigé par : Patrick qui ne veut pas voir Libéo disparaître | 22/04/2011 à 23:25
L'existence d'un réseau collaboratif aussi densément tissé ne peut qu'exposer au conflit d'ntérêt, qui, à défaut d'être pénalement sanctionné, devrait l'être électoralement.
On apprend ici :
http://www.droits-justice-et-securites.fr/2010/11/prevenir-et-reprimer-le-conflit-dinterets-une-necessite-democratique/
que le conflit d'intérêt est soit ponctuel, soit structurel. Il semble que le tableau orléanais réponde aux caractéristiques indiquées. Sauf que les protections juridiques ont bien entendu été prévues par les spécialistes. Quoique de construction ancienne, le filet est solide et peut souffrir un relâchement de certaines de ses mailles s'il le fallait.
Rédigé par : Jacinto | 22/04/2011 à 19:55
Question : la Chambre Régionale des Comptes existe-elle toujours en Région Centre ?
Le bel immeubles de la rue Descures n'est-il occupé que lors des journées du patrimoine ?
Rédigé par : colin | 21/04/2011 à 13:46
@fansolo c'est comme ça dans tous les gros partis politiques, le votre en est rempli aussi.
Rédigé par : Lame de fond | 21/04/2011 à 13:24
Si je comprends bien les deux com précédents. Si un sportif n'avait pas fait une bonne saison il avait l'air com?
Rédigé par : zérozaza | 21/04/2011 à 07:17
Certains politiciens sont de véritables artistes, capables d'articuler un système à verrous, où tout le monde se tient par la barbichette, du rotary aux instances olympiques régionales en passant par les collectivités locales robinets à subventions (villes, département, région), et surtout via une plaque tournante.
Extrait de la plaquette du maillon-clé de cette chaîne :
"Orcom s’implique en permanence dans le milieu du sport associatif : des clubs aux fédérations en passant par les comités départementaux ou régionaux. Outre la gestion financière des associations, la protection des élus et du sport, nous attachons une attention particulière au statut des sportifs et des entraîneurs ainsi qu’au statut fiscal de l’association. Dans ce contexte en constante évolution, notre conseil s’applique aussi bien aux subventions et cotisations qu’aux directives fédérales et obligations juridiques, fiscales et sociales.
Notre expérience s’est forgée autour de missions réalisées pour de nombreuses associations sportives et municipales omnisports, de fédérations et comités régionaux, de centres de formation et même de collectivités locales. Elle s’étend également aux relations avec les partenaires institutionnels (CNOSF, CROS, MJS, DRJS, CNARS), aux banques et collectivités.
Nous pouvons ainsi proposer une assistance comptable allant des comptes annuels à un audit, un traitement complet de la paie et des charges sociales, une consolidation des résultats ainsi que des études sur le régime fiscal applicable. Nos compétences s’appliquent enfin aux formations adaptées en matière comptable, fiscale et sociale, à l’organisation du temps de travail et à la rédaction de contrats, à l’organisation de l’association selon des nouvelles règles fiscales, mais aussi à des audits juridiques, sociaux ou organisationnels."
Si c'est ORCOM qui le dit... On voit par là que les consultations populaires sur l'accès à l'Arena depuis le parking ouest, ou la couleur du hall d'accueil, sont de pauvres écrans de fumée mais d'excellents suppositoires.
Rédigé par : Jacinto | 20/04/2011 à 20:09
Au fait Mourad vous croyez qu'il lit votre prose ,ainsi que nos commentaires?
Rédigé par : zérozaza | 20/04/2011 à 19:53
Ah, la société ORCOM, celle qui a dressé pour logemLoiret un rapport sur ses comptes annuels ?
Mordious, c'est vrai que c'était Michel Martin qui le présentait lors du dernier CA...
Rédigé par : Circé | 20/04/2011 à 19:36
Que c'est croustillant! longue vie à Libé Orléans.
Rédigé par : M | 20/04/2011 à 17:37
Il y a quand même des choses assez effarantes. J'ai vu dans le sud, le maire d'une petite commune de quelques centaines d'habitants, avec une secrétaire de mairie à temps partiel, se faire condamner pour favoritisme et frapper d'inéligibilité parce que, dans un appel d'offres, il n'avait pas effectué la publicité dans le journal d'annonces légales approprié au montant du marché. Ce maire de parfaite bonne foi mais peu informé et peu secondé avait simplement fait comme d'habitude, ignorant que le type de publicité était différent pour un montant de marché peu usité dans sa collectivité.
Alors, quand on voit de telles situations qui paraissent n'émouvoir personne, les citoyens ont de bonnes raisons de se poser des questions sur le sens de l'égalité devant la loi.
Rédigé par : Patrick qui ne veut pas voir Libéo disparaître | 20/04/2011 à 12:17
De la main au panier à la main dans le sac en quelque sorte.....
Rédigé par : jean paul morat | 20/04/2011 à 00:29
Merci Mourad pour cet article, ça nous change de la Rep. Vas-y balance les sujets chaud, je fais tourner l'article
Rédigé par : Vincent | 19/04/2011 à 22:59
@ Antoine et Patrick :
Loin d'être un âne le Martin, qui mérite bien son surnom de "pas niais dégarni".
@ Jean :
LibéParis... mais bien sûr ! Bravo :-)
Rédigé par : Tryphon | 19/04/2011 à 21:20
"Une tête à claques dans un panier à crabes !" serait le titre du film dans lequel Jean Gabin fout une torgniole mémorable à cette rustine ambulante .
Rédigé par : zérozaza | 19/04/2011 à 20:29
Très bel article de Mourad, c'est vraiment dommage que Libé Orléans arrête ? Si encore le principe "Circum panem" (du pain et des jeux en français) fonctionnait bien mais que ce soit dans la finance ou dans le basket, je dirais que Michel Martin s'est pris les pieds dans le tapis. Il a la caution du maire mais que les les électeurs ne soient pas dupes et ils le sont de moins en moins; si son cabinet est géré de la façon dont il gère le basket (c'est le vrai président, le relais de Grouard) c'est catastrophique,. Quelle pirouette, s'il en a encore les facultés, prépare-t-il pour sortir de ce guêpier du basket orléanais dans lequel il s'est fourré. Dans son cabinet, je n'ai pas l'impression à voir son air hautain et dédaigneux, qu'il laisse autant de liberté à ses collaborateurs...
Rédigé par : jeanluce45 | 19/04/2011 à 20:05
Très juste cette lecture de l'image Fansolo, j'ajouterai pour ma part que ce visage est tout à fait digne de recevoir une paire de claques de la part de Jean Gabin dans un film en noir et blanc.
Tout un potentiel d'expression cinématographique passé au compte pertes et profits.
Rédigé par : Patrick qui ne veut pas voir Libéo disparaître | 19/04/2011 à 14:09
Bon allez, il faut le dire : ce journaliste devient trop gênant. Guy Béart l'avait préconisé, "le premier qui dit la vérité, il faudra l'exécuter". Dans une dizaine de jours on pourra dormir tranquilles, la Rep en chapeau sur les yeux, sans risque d'être informés. Enfin... Merci LibéParis.
Rédigé par : J.Dg | 19/04/2011 à 13:07
Avant que LibéO ne se taise (ce que je ne souhaite pas : signez et faites signer la pétition, http://www.petitionpublique.fr/PeticaoListaSignatarios.aspx?pi=P2011N8035
etc...), je tenais à dire ici à quel point Mourad parvient à ILLUSTRER ses articles de photos parlantes, explicites, pertinentes.
Je crois qu'on ne le souligne jamais assez mais le choix de ses photos mettent systématiquement en abîme ses propos (ce que font un peu moins bien à mon goût les autres libévilles d'ailleurs).
Prenez le temps d'ouvrir en grand la photo ici de MM : cette moue improbable digne d'un BB au coeur d'une scène des "Tontons flingueurs" : ces lunettes en demi-lune (montrées du doigt par le sage), et surtout ces logos en arrière plan : l'Entente et la ville d'Orléans entre autres, dans le flou.
oui, c'est exactement ça : DANS LE FLOU...
Rédigé par : Fansolo | 19/04/2011 à 12:03
Merci Mourad pour cet article édifiant. Démonstration exemplaire.
Moi non plus je ne conçois pas que LibéO disparaisse dans quelques jours...
Rédigé par : Oeil de Lynx | 19/04/2011 à 11:09
ce seul article d'aujourd'hui justifierait, si nécessaire, la nécessité de maintenir LibéOrléans!
à tous ceux qui n'ont pas encore signé la pétition:
http://www.petitionpublique.fr/PeticaoListaSignatarios.aspx?pi=P2011N8035
merci pour lui, merci pour nous!
Rédigé par : Henriette | 19/04/2011 à 09:33
@ Fansolo
Quand vous établissez un parallèle entre Monsieur Martin et Monsieur Woerth, je suppose que vous entendiez évoquer les similitudes frappantes pour ce qui est de l'implantation capillaire ?
Rédigé par : Patrick qui ne veut pas voir Libéo disparaître | 19/04/2011 à 08:47
Du basket au panier de crabes, il n'y a qu'un léger point réglementaire et trois secondes sont bien assez pour se rendre compte qu'aucun coup n'est franc dans ce monde vérolée.
Bien peu d'acteurs sont tous blancs, il faut tremper son maillot dans de sombres combinaisons pour remplir les caisses ....
Hélas, ce sont les principes de tous les clubs professionnels.
Sponsors forcés, aides contre contrats, tête de gondole contre petit coup de pouce ...
Rédigé par : Achille Zasttrouffard | 19/04/2011 à 08:10
Euh... question n'ayant rien à voir avec le sujet bien entendu... Pouvez vous me rappeler la définition du conflit d'intérêt et du délit de prise illégale d'intérêt pour un élu local ? Ou encore celui du délit de favoritisme en matière de marchés publics ?
Peut être l'excellent Maître Guy Lemaignen, éminent conseil de la Ville d'Orléans, pourrait-il nous éclairer sur cette question ?
A moins que Madame Corinne Leveleux Teixeira qui officie à la Fac de droit se propose de nous apporter sa propre réponse, toute théorique, bien sur.
A défaut de réponse de ces deux éminents juristes, un citoyen contribuable de cette vertueuse ville d'Orléans aura-t-il l'idée de transmettre l'article de Libéorléans à Monsieur le Procureur de la République qui, n'en doutons pas, apportera une réponse à la question posée avec autant de diligence que celle démontrée par notre parquet local pour obtenir une expertise psychiatrique dans une affaire ayant récemment défrayé la chronique.
Rédigé par : Patrick qui ne veut pas voir Libéo disparaître | 19/04/2011 à 08:00
Non, ce n'est pas possible : il y aurait donc des sortes de Woerth locaux ?
Vous êtes sûr qu'il ne s'agit pas d'homonymes ?
Il n'y a pas qu'un âne qui s'appelle Martin...
Rédigé par : Fansolo | 19/04/2011 à 07:24