Contre les dernières volontés d’une mère
SOCIÉTÉ. (Article paru dans le quotidien Libération du 23 mars 2011) En 2008, alors qu’elle se savait condamnée par un cancer généralisé (1), Marie-Laure s’était battue pour que ses quatre jeunes enfants restent à Puiseaux (Loiret), unis. «Il est hors de question qu’ils partent à Orléans, pour un village d’enfants. Je veux qu’ils conservent leurs copains d’école, leurs amis, tous les gens qui leur sont proches. C’est après mon départ qu’ils en auront le plus besoin», confiait-elle à Libération. (Lire la suite...)
Le conseil général du Loiret, en charge du dossier, s’en explique, sans préciser ses motivations : «Pour garantir l’évolution positive des enfants, l’orientation actuelle avait été préparée avec le père, les enfants, ainsi que tous les intervenants concernés. Les trois plus jeunes enfants sont accueillis depuis février dernier dans un lieu spécialisé dans l’accueil des fratries, ceci afin de leur permettre de s’épanouir dans le cadre d’une prise en charge plus individualisée, tout en maintenant le lien de la fratrie.»
«Ils vivent dans des bâtiments séparés et sont encadrés par des équipes tournantes, ce n’est pas la même chose qu’une famille», rétorque Valérie. Le père, séparé de Marie-Laure, avait signé une délégation d’autorité parentale. Il a refusé de répondre aux questions de Libération. «Au début, il venait les voir, se souvient Valérie. Puis il a fallu fixer des heures précises, sans quoi il finissait par les voir une fois sur deux. Les enfants attendaient en vain.»
Alors que plusieurs témoignages évoquent les difficultés, parfois lourdes, rencontrées par les enfants au lendemain du décès de leur mère, ce déplacement sème le trouble. «Pour les enfants, cette situation est dure, confie Valérie. Et pour nous, cette décision reste coincée en travers de la gorge.» Chez les Piniès, qui avaient organisé leur vie autour des enfants de Marie-Laure, les cartons d’effets personnels attendent d’être récupérés. «Nous avions pris un engagement moral vis-à-vis de Marie-Laure, regrettent-ils. Il n’aura pas été tenu.»
Mourad Guichard
(1) «Mère Courage» Oh! Éditions. 272 pages. 18,90 euros.




Rien ne peut être connu évidemment, mais dans le principe et dans ces circonstances, que des enfants voient leur destin géré par l'administration et des fonctionnaires est sinistre.
Rédigé par : Ars | 24/03/2011 à 22:29
toton
Je ne crois pas que les sociaux sont désinvoltes!La compétence, c'est autre chose.
Vous, qu'est ce que j'en sais de ce que vous foutez ou pas pendant votre vie professionnelle, ne soyez pas méprisants!
Rédigé par : kenjî | 24/03/2011 à 21:49
Les travailleurs sociaux sont comme tout les salariés, ils ont des règles à respecter, point.
Comment qualifier une décision comme celle ci, autrement que par l'émotion qu'elle suscite légitimement en chacun et chacune d'entre nous?
Comment comprendre les méandres de toutes ces lois qui ont permis qu'une volonté commune de la défunte et la famille d’accueil ne puisse pas être tout simplement respectée?
Je n'en sais rien de ce qui a motivé le non respect de cette accord moral ou notifié, tout ce que je peux affirmer pour l'avoir vu à la téloche, la maman insistait énergiquement pour que ces enfants demeurent unis au sein de la famille de son choix, après sa mort.
On a trahi sa volonté!
PS:Mourad, on a besoin d'un éclairage merci d'avance!
Rédigé par : kenjî | 24/03/2011 à 21:38
adda, votre malveillance est écoeurante ! Vous ne connaissez pas le moins du monde la famille élargie, mais peu importe : vous avez décidé qu'il y en avait sûrement une, prête à prendre les 4 enfants et apte à les rendre heureux (et là, on se demande VRAIMENT pourquoi la mère, Marie-Laure, n'y avait pas pensé elle-même, si c'est tellement évident), et que pour le plaisir (parce que le fric, comme un professionnel vous l'a expliqué, un enfant placé n'en rapporte pas, il en coûte), les vilains "sociaux" ont préféré les placer.
Rédigé par : So | 24/03/2011 à 21:23
@ Adda :
1/ Je vous cite :
"l'ASE , c'est une vraie entreprise , il y a beaucoup de gens qui ont des intérêts dans tous ces placements"
=> Ca, c'est du populisme, ou du grand n'importe quoi. L'ASE n'a ni actionnaires ni bénéfices, et balancer ce genre de choses sur un forum comme celui de LibéO ne peut que montrer votre ignorance totale sur le sujet, et vous discréditer.
Mettez-vous bien une chose dans la tête :
Un enfant placé COÛTE à la société, il ne rapporte RIEN.
Les travailleurs sociaux ont donc plutôt intérêt, s'ils y réussissent, à RAMENER les enfants au sein de leurs familles (à condition que les choses s'y passent correctement), et non à les placer ici, là, ou ailleurs.
2/ Je vous cite à nouveau :
"le père n'était pas présent ? et alors , qu'avez vous fait pour l'aider ? vous lui avait fait signer un contrat" (etc)
=> Alors là... il nous manque les violons, voire les gros tambours pour marquer votre colère... Non ?
Lorsqu'un proche s'occupe peu des siens, une chose peut le "secouer" efficacement : que ses enfants, par exemple, souffrent. Comme ça a été le cas quand leur mère a déclaré son cancer.
Or, ce papa n'a visiblement pas réussi à se mobiliser pour ses enfants. Il ne peut pas, n'en est pas capable. Pour des raisons qu'on ignore et, à vrai dire, qui ne nous concernent pas. Point.
Je suis sûre qu'en premier lieu, c'est le cas du père qui a été envisagé. Si cette solution n'a pas été retenue, ce n'est certainement pas de gaieté de coeur.
J'ai vu des travailleurs sociaux se battre tant et tant pour rétablir des liens entre les parents et les enfants, pour sortir les progressivement les mômes de l'isolement de leur placement. Une fois encore, vous ne connaissez rien à ce dont vous parlez, et vous vous contentez de juger fort et vite.
Pour avoir travaillé au sein de structures spécialisées, et pour évoluer parmi pas mal de travailleurs sociaux, le seul fric que je vois, c'est celui du "prix de journée".
C'est la somme qu'un ETABLISSEMENT d'accueil reçoit par l'Etat (pour faire court) pour s'occuper convenablement d'un enfant.
Et là, oui, on peut râler ! Parce que dans les établissements qui dysfonctionnent, ce prix de journée n'est pas toujours bien utilisé. Et qu'au lieu d'aider le jeune, on garde un bout de la somme, et l'année suivante, il passe sur une nouvelle ligne du budget, utilisable pour l'établissement lui-même, complètement librement.
Voilà les dérives de "fric" que j'ai pu voir.
Concernant les familles d'accueil, elles touchent de l'argent (et heureusement) mais la situation avec les enfants est souvent SI LOURDE à gérer, qu'on peut difficilement y voir le mal.
Par contre, et j'insiste, certaines familles d'accueil sont complètement déconnantes (pardon à ceux que ce gros mot choque).
Et donc, côté dérive, c'est plutôt la qualité des familles qui devrait faire l'objet de plus de contrôles.
Mais les familles d'accueil ne courent pas les rues... et les signalements des services sociaux ne vont pas souvent assez loin pour retirer les agréments. Avec les dégâts que ça suppose.
3/ Enfin, pour ce qui est de Marie-Laure et de ses enfants, je rejoins les commentaires des quelques sages qui ont déjà écrit sur le sujet (Patrick, Oeil de Lynx, ou Yves B. par ex) :
=> On ne connait pas suffisamment le dossier pour juger.
A priori, on est, pour le moins, surpris. Et, bien sûr, on voudrait en savoir plus...
A Mourad de jouer.
Rédigé par : Polyb | 24/03/2011 à 19:52
Patrick, au global je souscris à ce que vous dites. On peut toujours alléguer des accomodements, faire des réserves de forme, mais sur l'essentiel le parallélisme de nos vues est finalement étroit.
Rédigé par : Al Cool | 24/03/2011 à 16:11
La chute concluant mon commentaire doit plutôt être lue comme une figure de réthorique qu'une intention de contraindre Oeil de Linx à un dilemme insoutenable. Encore que je ne suis pas certain que les travailleurs sociaux du Conseil Général ne soit pas enfermés par leur direction dans cette douloureuse alternative.
Ce que je voulais dire c'est qu'une décision aussi difficile que le placement de ces enfants pouvait gagner à faire l'objet d'un débat contradictoire au sein d'un collectif pluridisciplinaire de professionnels plutôt que de relever du jugement de la seule DASD.
Je pense qu'il n'est pas stupide non plus de justifier le sens des décisions prises auprès de la famille d'accueil.
Le caractère incantatoire du secret professionnel tel qu'il est encore trop souvent pratiqué fait obstacle au décloisonnement des pratiques. J'ajoute que l'usage en est abusif. Qu'on me cite une décision juridictionnelle ayant condamné un travailleur social qui aurait partagé sa connaissance d'un dossier avec d'autres professionnels dans le seul intérêt de la famille. En fait, certaines directions départementales, hostiles à une politique d'ouverture qu'elle ne maitriseraient pas, exercent, à cette fin, une pression assez injustifiée sur leurs salariés avec cette menace pénale. Ce n'est pas une affaire de fric comme le disent certains, mais bien une affaire de pouvoir...
On pourrait aussi se dire que le débat des cantonales devrait être l'occasion d'aborder ces questions. L'action sociale, c'est le département.
Rédigé par : Patrick | 24/03/2011 à 14:54
à eric tallandier : cela ne date pas d esarkozy , les services dit "sociaux " se comportent ainsi depuis tre slongtemps
à oeil de lynx : je ne vois pas tres bien le rapport entre une ballade au supermarché et le fait que les enfants soient le fond de commerce qui fait vivre ces gens là ......
car il est là le probleme : l'ASE , c'ets une vraie entreprise , il y a beaucoup de gens qui ont des interets dans tous ces placements
le pere n'etait pas présent ? et alors , qu'avez vous fait pour l'aider ? vous lui avait fait signer "un contrat " comme quoi " il vous vendait ses enfants : on se croierai du Zola ....de toute maniere , même si il n'avait pas signé , ses enfants lui aurait été arraché comme le font ces "sociaux " tous les jours partout en France
et si il n'y avait que le pere , mais il n'y a pas de famille élargie ? surement , mais ce n'est pas le but des "sociaux " , leur but , c'et de faire tourner leur boutique et donc leur petit salaire à la fin du mois......
Rédigé par : adda | 24/03/2011 à 14:51
Au delà du cas proprement dit, dont il est rendu compte avec délicatesse et prudence dans Libération, l'échange entre Oeil-de-Lynx et Patrick met l'accent sur ce qui coince : le secret professionnel. Qu'est-ce qu'il cache comme turpitudes ? Qui protège-t-il ? Nécessaire ou pas, incontournable ou pas ?
L'idée du partage est bonne bien sûr, mais dans les faits largement et utilement pratiquée. Et pas que dans les services sociaux. Et c'est heureux. Cela dit, le code pénal est une réalité incontournable, il y en a qui s'y sont brisé la carrière. Si on veut que le grand public (qui s'y connaît très bien, comme chacun sait) s'empare de ces questions, il faut que le Code soit déconstruit dans ce domaine. Ca fera les délices d'une presse spécialisée qui vend très bien le pathos, les larmes, la révolte et les coeurs-gros-comme-cà. Mais c'est irréaliste.
En revanche, on sent bien qu'il y a un besoin d'information, auquel un travail journalistique propre et respectueux est seul actuellement capable de répondre. On peut certainement déplorer l'absence d'un médiateur disant "voilà, on a rencontré les professionnels et les bénéficiaires, on est en mesure de dire que le boulot a été fait correctement, ou qu'il va être revu."
Quoi qu'il en soit, tout n'est certainement pas tout blanc-tout noir. Car il y a des familles nécessitant une aide (en finances, en conseils, ou en coups de pied au cul), il existe des familles d'accueil défaillantes, mais il n'y a pas d'assistants sociaux payés à la pièce rapportée ou "au résultat".
Finalement, ce qui me gêne c'est la proposition carrée : "en matière de secret professionnel, demandez vous toujours qui vous protégez : la famille ou votre institution." On ne peut pas, loyalement, coincer ainsi quiconque dans cette seule alternative.
Rédigé par : Al Cool | 24/03/2011 à 13:38
C'est absolument revoltant. J'espere que des personnes sur place, de bonne volonte, vont crier haut et fort pour defendre ces gamins.
infame.
Rédigé par : caliliam | 24/03/2011 à 11:49
Ava, je me souviens parfaitement des articles publiés à l'époque du combat de cette mère, et je n'ai rien vu qui évoque la toute-puissance. Elle voulait que ses enfants restent ensemble, dans leur cadre habituel, c'est ça que vous appelez de la "toute puissance" ? Ça ressemble juste au souhait naturel d'une femme qui se préoccupe de ses enfants. Quant au père, il était totalement démissionnaire, vous ne croyez pas qu'elle aurait préféré se reposer sur lui ? Vous avez remarqué ce qu'en dit l'article d'aujourd'hui, à savoir qu'il manifeste peu d'intérêt pour ses enfants ?
Personne n'a dit qu'il n'avait pas voix au chapitre, rien n'indique qu'il n'a jamais été consulté, mais peu importe, vous avez décidé qu'on avait écarté pour le plaisir un père digne de ce nom de l'avenir de ses enfants. Affolant.
Quant aux délires de je-ne-sais plus qui sur le fric, censé animer les décisions des services sociaux, j'adorerais savoir combien ça leur rapporte de déplacer des enfants. C'est affligeant, cette manie de réagir avec de gros clichés (et le fric reste une valeur sûre quand on manque d'imagination), les services sociaux ne font pas de bénéfices, c'est un service public, et comme l'a rappelé une travailleuse sociale, elle ne touche pas de prime sur ce genre de cas !
Tout ce qu'on sait, c'est que Marie-Laure avait choisi cette famille qui lui semblait bonne pour ses enfants, et que maintenant, les services sociaux estiment que ce n'est plus le cas. On ne sait rien des raisons pour lesquelles on les a déplacés, ils avaient peut-être des problèmes que cette famille, malgré sa bonne volonté, ne savait pas résoudre.
J'attends une petite fille, ma première, et son père et moi avons déjà décidé de son avenir au cas où il nous arriverait quelque chose : une de mes soeurs m'a promis de la prendre, je sais qu'elle serait heureuse et aimée, appelez ça de la toute puissance si vous voulez, tout ce que je sais, c'est que je veux être sûre qu'en cas de malheur, ma petite irait bien.
Rédigé par : So | 24/03/2011 à 09:48
La question du secret professionnel posée par Oeil de Lynx, assistante sociale, me semble le noeud du problème. Le secret professionnel est bien entendu institué pour assurer la protection des personnes, éviter que des éléments relevant de l'intime soient dévoilés mais il ressemble aussi souvent au secret d'état, celui qui protège son détenteur et lui évite d'avoir à rendre compte.
Quand une famille est en détresse, elle fait l'objet de l'attention de multiples services : l'enseignant, le psychologue scolaire, le médecin de santé publique ou le généraliste, l'éducateur en milieu ouvert, le fonctionnaire de police parfois, l'assistante sociale, un intervenant du centre médico psychologique etc etc... Le morcellement des interventions suscite sans doute plus de difficultés qu'il n'en résoud.
Le travail en réseau apporte un peu d'harmonie et de sens à tout cela et peut éviter l'arbitraire d'une décision administrative en favorisant les confrontations entre institutions et disciplines professionnelles différentes. Mais le travail en réseau se heurte à cette fameuse problématique du secret professionnel avec lequel les hiérarchies bureaucratiques des DASD terrorisent leurs personnels en agitant le code pénal.
Les réseaux professionnels peuvent travailler en opposant deux réponses possibles à ces pesantes rigidités : la notion du secret partagé, c'est l'idée que les intervenants au sein d'un réseau ont tous et toutes une déontologie respectueuse du secret professionel et lorsque le réseau s'ouvre à des non professionnels en admettant ce second principe qu'on peut travailler en groupe en n'évoquant que ce qui est déjà sur la place publique, parce que c'est une matière suffisante et qu'il n'est pas souvent besoin de parler de l'intime pour faire progresser les situations.
Quand vous invoquez le secret professionnel, chère Oeil de Lynx, demandez vous toujours qui vous protégez : la famille ou votre institution ?
Rédigé par : Patrick | 24/03/2011 à 08:44
Ce n'est pas une question d'argent (au vu des salaires des travailleurs sociaux), simplement une question de haine inavouée sur fond de "devoir" à faire, d'autres fariboles ("respect de l'enfant") et de respect du règlement. En gros l'administration dans toute sa splendeur. On y est habitué, mais là, ce sont des enfants en deuil et cela nous choque légitimement. Nous sommes d'ailleurs les seuls, car les "ASE" ont très bonne conscience, eux. S'expliquer? Vous n'y pensez pas! C'est bon pour les autres.
Rédigé par : addendum | 24/03/2011 à 07:01
Les travailleurs sociaux ne sont pas là pour faire du fric ? Certes non. Mais rien ne m'empêche de penser que le système de la DDASS est un système qui vit pour prouver son utilité.
L'exemple des enfants si difficiles à adopter en France en est la preuve flagrante, à mon sens.
Rédigé par : Simon95 | 24/03/2011 à 05:06
Aïe, dur dur d'être un travailleur social sur cet espace de débat quand de telles situations se rappellent à nous...
Le genre de tristes faits divers qui remet sur la place publique un vieux débat fait de vieilles rancœurs : toute-puissance fantasmée de travailleurs sociaux qui seraient guidés par le fric, le fric-roi des institutions...
Moi aussi je trouve triste de voir une fratrie faire face au décès de leur maman puis séparée et condamnée à ne plus partager le quotidien, les souvenirs, la vie quoi...
Je vous rejoins plus ou moins tous :
- Bodard avant toute chose, nous sommes du même sérail, et qui exprime la démarche éthique qui anime encore beaucoup de travailleurs sociaux (j'en suis), qui placeront toujours le choix, le projet et l'intérêt de l'Autre, loin d'une approche peseudo-psychologisante ou pseudo-économique.
- oui, il est triste que les dernières volontés d'une maman malade n'aient pu être respectées.
Néanmoins, il convient de questionner le pourquoi des choses.
- vouloir bien faire, ce n'est pas toujours bien faire.
Cette famille à laquelle Marie-Laure a confié ses enfants a très probablement fait tout ce qu'elle pouvait avec une bonne volonté évidente, mais peut-être la situation particulière de la fratrie ne trouvait plus de réponse adaptée dans cette cellule familiale ?
- cela dit, je rejoins aussi Patrick quant à la pertinence systématique des décisions prises.
Parole d'assistante sociale.
La psychologisation à outrance et un traitement parfois un peu délirant de situations traitées par des professionnels démunis ou peu expérimentés, ça existe.
Pas très souvent, heureusement, mais qui connaît le secteur sait que cela existe.
- je ne peux pas laisser dire que les travailleurs sociaux sont guidés par le fric.
Quel intérêt ? Savez-vous combien nous sommes rémunérés ?
M'avez-vous croisée au supermarché sur mon temps de travail ? ;) Délirant ET insultant.
Pensez-vous que nous avons des primes pour objectifs ? primes sur résultats d'enfants confiés à l'ASE, SDF hébergés en structures, personnes handicapées sous tutelle, etc => pardonnez-moi, mais c'est délirant (bis) !
D'ailleurs, si la logique reine de cette situation était le fric, pas sûre que l'ASE eût un intérêt quelconque à confier les enfants à un village d'enfant et une structure spécialisée...
- Si -de loin, je vous le concède- on questionne la vie et le contexte social et familial de la fratrie, je vous rappelle que les petits ont un père qui n'a pas été vraiment présent du vivant de leur mère... (et de mémoire d'ailleurs -cf. articles de Mourad- un peu mis de côté par Marie-Laure) puis ensuite, en mesure de s'en occuper. Déléguer l'autorité parentale n'est pas un acte anodin.
Marie-Laure elle-même était dans une situation personnelle très précaire, et bien avant la maladie.
- le débat sera toujours inégal car opposant des arguments émotionnels face à une logique institutionnelle régie par le secret professionnel.
Face aux arguments émotionnels et affectifs (le non-respect des dernières volontés d'une mère malade, mourante, puis décédée, la séparation d'une fratrie, la tristesse d'une famille d'accueil), il serait effectivement plus simple de connaitre précisément les tenants et les aboutissants de la décision de l'ASE, certes.
Je suis assez persuadée que le CG aimerait développer un peu plus sa position pour la rendre intelligible.
Mais la règle du secret n'est pas contournable. Impossible.
Et vous savez-pourquoi ? Parce que nous sommes pénalement responsables d'une violation de ce secret.
Et, à mon avis, si nous avions connaissance de l'ensemble des éléments ayant conduit à cette décision, peut-être reverrions-nous notre position ?
Rédigé par : Oeil de Lynx | 24/03/2011 à 00:12
ah ça... une piqûre de rappel : ce qui nous gouverne, c'est le FRIC.
l'éclatement organisé de la fratrie est menée car les services ont créé un machin collectif pour récupérer les fratries, alors pourquoi faire attention aux gamins ? rien a foutre des gosses, l'important c'est que les machins pondus par l'administration brassent du papier, alors les gamins seront séparés.
pourtant la mère avait désigné une famille... le père a-t-il dit "non" ?
beurk
Rédigé par : Bibo | 24/03/2011 à 00:10
@ Adda
NON , les travailleurs sociaux ne sont pas là pour faire du fric !
C'est comme notre système de santé , nos services publics , tout est fait pour dire que ces services ne sont pas performants , et ce depuis de longues années par divers gouvernements avec une forte accélération depuis l'élection de N.Sarkozy sur la casse de nos services publics , ce que l'on appelle la manipulation mentale des masses . On nous fait croire que notre système social est un gouffre ( noté que l'on ne parle que de fric , déficit , la vie de chacun ne faisant point partie des variables d'ajustement, au diable la santé , l'éducation etc... ) et les financiers s'accaparent nos droits fondamentaux en le transformannt à machine à faire du fric !, un jackpot conséquent !
Je rejoint totalement Yves Bodard , sur son commentaire .
Cordialement et vous invitant à réfléchir .
Rédigé par : Eric TAILLANDIER | 23/03/2011 à 23:58
Et tous ces guignols de décideurs institutionnels ont-t-ils pris l'avis de ces enfants ?
Rédigé par : Lemf | 23/03/2011 à 23:52
Ce que j'ai pu connaître de la direction de l'action sociale du département il y a quelques années, de certains directeur et responsable d'UTAS y ayant sévi, la pesanteur hiérarchique qui régnait dans ce service, la situation de souffrance de certains professionnels...rien ne m'incite à une confiance absolue dans la pertinence des décisions prises. Entre des assistantes sociales plongées dans la psychologie des profondeurs sans être formées pour ça et des bureaucrates se conduisant comme tels, le tout sous l'égide d'un encadrement politique profondément conservateur, mieux vaudrait pour des enfants ne pas tomber dans de tels filets.
Rédigé par : Patrick | 23/03/2011 à 22:52
le but des travailleurs sociaux , c'est uniquement faire du fric avec ces enfants , d'ailleurs , combien facturent ils ?
peu leur importe qu'il y ait un pere ,les volontés d'une mere ou une famille (oncles , tantes ,cousins ) : faut faire du fric !
Rédigé par : adda | 23/03/2011 à 22:47
A Yves Bodard
Merci d'exprimer mieux que moi ce que je voulais dire...
Rédigé par : Victor | 23/03/2011 à 22:42
« Alors que plusieurs témoignages évoquent les difficultés, parfois lourdes, rencontrées par les enfants au lendemain du décès de leur mère, ce déplacement sème le trouble »
Si ces difficultés ont une relation avec la famille qu’avait choisi la mère, ce retrait peut se comprendre. Mais bien entendu, les services sociaux, au nom du secret professionnel, refuseront d’en dire quoi que ce soit. Même, visiblement, à la famille concernée. Ce ne sera pas la première fois qu’on passe par dessus la tête d’une famille d’accueil. Famille d’accueil : métier ingrat, où vous n’êtes jamais traité comme un partenaire valable. Ces services ont une caractéristique forte ; eux savent, pas vous familles.
Je connais quelqu’un dont la fratrie, les parents étant déchus de leurs droits, a été dispersée. Il m’a dit un jour que ceux qui étaient restés dans la famille (oncles et tantes) s’en étaient tirés. Pas les autres (dont lui) qui avaient été placés en foyer. Et ils ne se voient presque plus entre eux.
Rédigé par : pmb | 23/03/2011 à 22:22
Quelle est la part de "mauvaise gestion humaine" et quelle est la part de manque de placement (par manque d'argent)? Même face à une "histoire" aussi médiatisée que celle-ci, les pouvoirs publics, ici donc le Conseil Général, ne suivent pas la trame humaine... ça fait peur pour les autres !
L'humain, et c'est toujours la même chose, ne semble compter que pour attirer la pitié ou les votes du FN, mais par la suite .... le néant d'une technocratie obscure. J'irai voter dimanche et à défaut d'un vote résolument pour quelqu'un, je voterai contre quelqu'un !
Rédigé par : ventdusud | 23/03/2011 à 22:11
Au risque d'aller à contre-courant des opinions exprimées ici : j'avais lu un article sur cette mère un peu avant qu'elle ne meure et j'avais été en fait assez choquée par sa démarche, qui me semblait relever d'une volonté de puissance démesurée, et qui niait totalement le fait que ces enfants avaient aussi un père qui, à défaut d'être en mesure de les élever (pourquoi, au fait, n'en serait-il pas capable ?) avait au moins voix au chapitre. Si les autorités compétentes ne respectent pas les intentions de cette dame, il y a peut-être des raisons à cela...
Rédigé par : Ava | 23/03/2011 à 21:13
Bonjour kenjî
"INCOMPREHENSIBLE, ILLOGIQUE!
Que reproche t'on à cette famille qui a promis de s'occuper des enfants de cette dame défunte?
Les sociaux, ils font quoi dans ce cas?
Rédigé par : kenjî | 23/03/2011 à 17:53"
votre réaction est la réaction d'une personne très sensible a la petite Me... qui nous cerne.
Les sociaux (sauf quelques un) font leur courses sur le temps de travail : le reste ne les concernent pas (rien à foutre)....
Rédigé par : toton | 23/03/2011 à 20:48
Il faudrait avoir les tenants et les aboutissants et connaitre le dossier plus en profondeur car un tel placement se pépare en amont et en concertation et... connaissant l'éthique des travailleurs sociaux même si certains sur cet espace de discussion ne se priveront pas de les diaboliser,on ne peut les taxer de "maltraitance" et de négligence.En général,on privilégie le maintien de la fratrie chez "un tiers " digne de confiance avant d'envisager un placement plus "institutionnel".
@Yvette:une décision inhumaine,c'est casser les liens familiaux et séparer un père "sans-papier"de ses enfants et de le renvoyer à la case départ.(entre autre et les exemples ne manquent pas)
Les travailleurs sociaux ne sont pas des bourreaux et sont aussi des gens sensés,souvent mères et pères de famille même si le système de protection de l'enfance est loin d'être parfait et critiquable car de plus en plus ,on applique la logique marchande,économique voire industrielle à ce secteur.Il faut rentabiliser,rationaliser.On parle d'appels d'offre,d'appels à projet,de clientélisme et de marchés et on forme les travailleurs "sociaux -nouveau" en ce sens.Les vieils éducs,les éducs à l'ancienne s'accrochent encore aux valeurs d'empathie et d'altérité.J'en fais partie et je "ramasse" sur mon lieu de travail où je prone la "désobéissance éthique" quand l'intérêt de ceux pour qui ,on a mission d'agir nous semble préjudiciable à leur bien-vivre.Donc rien n'empêche les collègues partie prenante de "cette séparation"que nous relate Mourad de s'indigner et de faire valoir leur position éthique.Moi,je le fais au quotidien et j'ai rédigé une chatre "éthique et déontologique" que j'ai fait valider par l'association nationale de la communauté éducative mais que mon employeur a refusé de reconnaître et qui constitue "mon garde-fou personnel"et m'évite de prendre des décisions de l'ordre de la toute-puissance..
Nous ne sommes que des humains plein d'humilité et donc faillibles au service d'autres humains en souffrance!!!
Pour ceux qui travaillent avec une baguette magique.....je leur laisse le privilège de l'illusion.
**Il est nécesssaire d'avoir plus d'informations sur ce qui a motivé en profondeur cette prise de décision...au risque de se heurter à l'obligation de discrétion et au sacrosaint secret professionnel...
Yves Bodard (Sauvons le "soldat" Guichard)
Rédigé par : Bodard | 23/03/2011 à 20:44
Certains ne doivent quand même pas avoir la conscience tranquille...oser ne pas respecter les volontés d'une mère, qui repose désormais pensant que ses enfants sont placés comme elle l'avait prévue avant de partir....dans l'au-delà...
J'espère que la famille proche et le père vont faire le nécessaire rapidement pour honorer son souhait, courage les enfants.
Rédigé par : Selyne | 23/03/2011 à 20:38
Je suis sûr que tous ces "conseillers généraux" dorment bien. Les "sociaux" aussi probablement.
Rédigé par : Gérald | 23/03/2011 à 19:57
Une bien belle histoire.
Rédigé par : Charles Dickens | 23/03/2011 à 19:54
Je ne hurlerai pas avec les loups.
Cette décision prise par le Conseil Général est-elle juste ou injuste pour les enfants ? C'est la seule question d'importance, sachant que, souvent dans de tels cas, la décision est prise au regard de rapports faits par les travailleurs sociaux.
Je ne jette pas la pierre à cette famille qui avait accueilli les enfants. L'intérêt qui doit primer est l'intérêt des enfants.
Qui sommes-nous, pour, derrière notre ordinateur, affirmer qu'il ne pouvait être qu'avec cette famille ? Leur mère voulait les confier à cette famille... Mais comme le dit l'article
"Alors que plusieurs témoignages évoquent les difficultés, parfois lourdes, rencontrées par les enfants au lendemain du décès de leur mère"
Alors, au risque de me faire passer pour un nase, j'appellerai à un peu de modération...
Rédigé par : Victor | 23/03/2011 à 19:35
Mère de 4 enfants, je ne comprends pas pourquoi la volonté de la mère n'a pas été respectée. Ses enfants auraient été beaucoup mieux dans une famille amie que dans des structures impersonnelles. Souvent les décisions des DDASS sont incompréhensibles,ce sont de soi-disant spécialistes de ces questions-là qui raisonnent avec leur tête, sans coeur et sans aucun bon sens.
Rédigé par : prêle | 23/03/2011 à 19:17
Une honte! pour les responsables de cette décison inhumaine. Quant au pére,comment peut-on être aussi immature et irresponsable envers ses enfants?
Rédigé par : SYLVETTE | 23/03/2011 à 18:28
coluche aurait dit "bande d'enfoirés; et vous vous étonnez qu'ils votent front national ?"
Rédigé par : bernard | 23/03/2011 à 18:03
INCOMPREHENSIBLE, ILLOGIQUE!
Que reproche t'on à cette famille qui a promis de s'occuper des enfants de cette dame défunte?
Les sociaux, ils font quoi dans ce cas?
Rédigé par : kenjî | 23/03/2011 à 17:53
La parole donnée d'un conseil général ne vaut pas plus qu'une élection cantonale.
Rédigé par : julien bézy | 23/03/2011 à 17:21
De cette bien triste affaire, il faut reconnaître que lorsque l'actualité a cessé de braquer ses projecteurs sur un cas dramatique, la parole donnée n'a plus aucune valeur, c'est la loi du genre dans une société qui ne s'honore plus d'avoir une moralité.
Maintenant, nous ignorons tout des attendus mais la moindre des politesses serait de s'en expliquer.
La dignité ! Belle valeur obsolète.
A l'image d'une nation où le chef suprême ne réfute même plus les thèses extrêmes.
Rédigé par : Achille Zasttrouffard | 23/03/2011 à 17:01